mercredi 21 octobre 2009

CLEARSTREAM M'A TUER


Mardi on était au palais de justice de Paris pour faire la tournée des procès puisque, dans la même journée, se tenait le procès Erika, dans la première chambre de la cour d'appel, et le désormais fameux procès Clearstream. L'effervescence dans la salle des pas perdus était grande et la tension était palpable. La veille, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Herzog, après avoir plaidé pendant plus de deux heures déclarait en "avoir fini avec sa première partie". Le timing n'étant apparemment pas du goût du présidént celui-ci répondait : "Je vous demanderais d'être plus bref, moins long"... La reprise s'annonçait serrée.
Mardi soir on apprenait que le procureur de la République avait requis 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende.

Deux choses. Sur la peine d'abord ; il s'agit là d'une peine extrêmement symbolique. Symbolique puisqu'il s'agit d'une peine de prison requise contre un ancien premier ministre, symbole d'un "ancien Etat". Deuxièmement, il s'agit, en plus, d'une peine très forte. En effet, 45 000 euros d'amende constitue le maximum concernant ce type de délit.

Mais ce délit alors, quel est il ? Que reproche t-on vraiment à l'ancien ministre ? Dix-huit mois de prison avec sursis sont requis pour "complicité d'abstention active". Sans attacher trop d'importance à la forme du procès, dont la complexité nous échappe sûrement, nous nous contenterons de commenter ici le fond et le fondement de la démarche.
Ainsi, cette complicité d'abstention active, sur laquelle se fonde les peines requises, signifie que Dominique de Villepin aurait pu et dû arréter la manipulation que représente ces listings. En d'autres mots, on reproche au prévenu de "ne pas avoir fait", c'est ce que tend à prouver l'argumentation du ministère public. Or il n'est pas nécessaire d'être juriste pour comprendre qu'il est extrêmement complexe de prouver que quelqu'un n'a "pas fait" quelque chose.

C'est donc à l'image de l'après midi d'audience de mardi que continue le procès. A la fois bancale, un pied sur des certitudes et un autre dans le doute, mais aussi symbolique, à l'image des peines requises par le procureur.
On se rendait parfaitement compte cet après midi là en étant au coeur du palais que le procès n'est plus dans le tribunal... il se joue désormais à l'extérieur.


AVE MARIANNE

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