mardi 29 septembre 2009

SOLIDAYS EN SARKOZIE
















La solidarité gouvernementale, ou "solidays ministérielle" au choix, se déroulait durant les trois dernières semaines dans les médias, et découle du principe de responsabilité solidaire selon lequel les ministres sont collectivement responsables. Autrement dit : "Un pour tous et tous pour un !"
Selon ce principe, il paraît évident que lorsqu'un ministre prend une décision politique, plus ou moins sujette à la polémique, les autres ministres doivent, soit l'appuyer dans son choix, soit démissionner du gouvernement. C'est ainsi que la constitution définie le concept de solidarité ministérielle.
Maintenant qu'en est-il lorsqu'un ministre fait une petite gaffe, une grosse bourde ou encore une énorme bavure ? Les ministres sont-ils tenus pour responsables des bavures de leur gouvernement, par le principe de solidarité ministérielle ?
Rien de cela n'est spécifié dans la Constitution. Mais les textes sont une chose... Les faits en sont une autre. Si on en croit les récents événements que sont les blagues douteuses du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, ou les gestes distingués de M. Besson ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'IDENTITÉ NATIONALE et du Développement SOLIDAIRE (excusez du peu), il existe bel et bien une solidarité ministérielle jusque dans les bas-fonds de l'humour noir et des doigts d'honneur.


Effectivement, après le désormais fameux "Quand il y en a un, ça va, c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes" de M. Hortefeux, le gouvernement s'est exprimé d'une seule et même voix, faisant ainsi bloc face aux accusations de l'opposition. Car l'opposition, elle, se nourrit de ces événements "politiques" pour discréditer la majorité. Le clivage droite/gauche ne se fonde plus sur un critère idéologique où la pensée transcende et dépasse les hommes, non, le clivage politique actuel repose sur les hommes, leur image, et la gestion qu'ils en font. "Si nous étions au pouvoir : on ne ferait pas de blagues déplacées dans les universités d'été et il n'y aurait pas de doigt d'honneur envers les journalistes et les médias", voilà aujourd'hui l'argument d'autorité de l'opposition française.


Autre exemple de "mobilisation ministérielle", et dernier en date : l'affaire Clearstream et le malheureux lapsus présidentiel. Rappel des faits : le Président interrogé sur le procès Clearstream, dans lequel il est partie civile, parle de "coupables" en désignant les "prévenus". Cette erreur de langage entraîne donc immédiatement les réactions de l'opposition comme de la majorité. Les uns crient au scandale, les autres parlent d'un simple lapsus.
Cependant, il ne s'agit plus cette fois-ci d'un ministre, mais du chef de l'Etat. Il ne s'agit pas non plus, d'un débat gauche/droite qui aurait une quelconque fin politique ou électorale. Il s'agit ici d'un manquement grave de la part du chef de l'Etat quant au principe de séparation des pouvoirs et de celui de la présomption d'innocence. Mais nous avons surtout la preuve que la solidarité ministérielle, ou devrait on dire la solidarité-de-la-majorité-présidentielle, est une solidarité aveugle et soumise. Aucun représentant politique de la majorité n'a en effet eu la sincérité suffisante pour admettre la gravité de cette erreur de langage, aussi infime soit-elle.
Alors, manque de courage politique ou manque d'indépendance face au pouvoir ?
Nous, on a déjà notre petite idée...


AVE MARIANNE



lundi 21 septembre 2009

CUMUL DES MANDATS : FRENCH PARADOXE ?


Le cumul des mandats c'est cette particularité franco-française qui permet à une même personnalité politique d'exercer plusieurs mandats, et ce en même temps.
Ce "petit détail" institutionnel coûte très cher à la France, aux français et à ses institutions. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le cumul des mandats engendre un affaiblissement de notre démocratie tant au niveau local que national.
Le cumul des mandats c'est une réduction/suppression de la compétition électorale en amont et un absentéisme parlementaire très fort en aval, ce qui a pour effet de bouleverser l'équilibre de nos institutions. En effet si l'on résume un peu l'histoire de notre République on retiendra qu'en 1958 le général de Gaulle présente un projet de constitution qui créera ce qu'aujourd'hui nous appelons la cinquième République. Cette République est un régime tout à fait particulier puisque ce n'est, ni un régime parlementaire, ni un régime présidentiel ; c'est un régime hybride rééquilibré par le principe du parlementarisme rationalisé. Mais cet équilibre est extrêmement fragile et au fur et a mesure des années pour diverses raisons (politiques, historiques...) l'équilibre des institutions c'est dégrader et aujourd'hui le ratio entre le Président de la République et les "contre-pouvoirs" favorise largement les pouvoirs du Président.

Mais au final, qu'est ce que cela change réellement pour nous, citoyens français ? Et bien cela change qu'au lieu d'avoir un président au pouvoir limité par le parlement, on a un président omniprésent, c'est à dire un "président-parlement". L'illustration de cette confusion des rôles, où la voit-on et où la ressent-on ? Et bien elle se voit dans les rapports qu'entretient Nicolas Sarkozy avec le parlement. Dernier épisode en date, la marche arrière du gouvernement sur les tests ADN. Le président doit sûrement confondre la fonction de parlementaire de sa majorité avec celle de ministre de son gouvernement ! Pour penser que sa volonté fait loi "en son royaume", il doit avoir une idée du rôle du parlement bien loin de celle qu'il est supposé incarner, à savoir : un contre-pouvoir.

Alors, pour sauver le parlement, doit-on supprimer le cumul des mandats ? Et bien nous nous en rapprochons petit à petit. En effet le parti socialiste s'empare du cumul des mandats et en fait son nouveau cheval de bataille en proposant un référendum interne sur la question. En même temps, si on a bien compris, la fin des cumulards peut sauver le PS ! Et ce, car cela augmenterait la concurrence électorale, donc le renouvellement de la classe parlementaire, donc ça permettrait l'émergence de nouveau candidat et a fortiori l'émergence d'un nouveau leader. Ceci étant dit, si le PS entame réellement la marche vers la fin du cumul, on imagine difficilement la droite et l'UMP ne pas suivre. En revanche cela se paierait surement au prix d'une instrumentalisation de l'abolition...
Et puis après tout, ce que l'on veut, ce n'est pas interdire le cumul, c'est renforcer le rôle du parlement et sa valeur.
Sur ce.


AVE MARIANNE

mercredi 16 septembre 2009

OUVERTURE DU PROCÈS CLEARSTREAM : LE DÉBUT DE LA FIN









A une semaine de l'ouverture du procès Clearstream, celui qu'on nomme déjà "le procès Villepin" s'annonce être l'événement politico-judiciaire de la rentrée . Ce qui fait de ce procès un procès clé, c'est qu'il est la représentation concrète des relations qu'entretiennent les différents cercles de pouvoirs entre eux. Il explicite la nature de ces relations et la tournure que celles-ci peuvent prendre. Ce procès, c'est au final le fond et la forme de la bataille de l'UMP que notre actuel président a remporté sur l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, lui accordant ainsi la victoire dans la guerre pour le pouvoir.

Cette affaire est un parfait portrait de notre paysage politique et juridique, elle est la démonstration que l'éthique politique disparaît quand les ambitions se rencontrent; reste à savoir si l'équilibre de la justice résistera face aux grands ambitieux.

Dans l'affaire Clearstream ce qui dérange, c'est qu'on ne sait plus qui juge qui. Il y a dans ce procès un mélange des genres. Ce n'est pas notre président qui saisit ce tribunal; ce n'est pas le garant des institutions, c'est l'homme qui incarne une fonction qui se porte partie civile, et ça monsieur Sarkozy semble avoir du mal à l'assimiler. Son voyage au Brésil chez le président Lula en est un bel exemple et Dominique de Villepin ne manque pas de le faire remarquer. Le problème, c'est qu'on a là un trait désormais caractéristique de la politique sarkozyste: celui de ne pas détacher la fonction de l'homme. C'est un président qui laisse trop transparaître ses envies et son goût pour le luxe, tout comme ses réflexes qui ne sont pas ceux d'un homme d'Etat. Son désormais célèbre "casse toi pauvre con" en est l'illustration parfaite. Il y a tout de l'homme moyen dans ce geste là. Il y a réuni dans cette phrase tout le décalage qu'il existe entre la taille de cet homme et la grandeur de sa fonction.

Donc bien plus qu'une histoire de falsification de listing, c'est tout l'équilibre de la séparation des pouvoirs qui se joue dans ce tribunal. Est-ce un citoyen qui se porte partie civile ou est-ce le premier citoyen qui saisit la justice, notre justice ? Est-ce que la justice jugera la République ou est-ce la République avec à sa tête son président qui jugera Dominique de Villepin ? Voilà les questions que soulève ce procès.
La réponse est entre les mains des juges.
Enfin... on l'espère.


AVE MARIANNE

lundi 14 septembre 2009

E D I T O

Je vous salue Marianne est né de la volonté de créer une nouvelle "génération" : celle des Enfants de la République. Même si le terme de génération n'est pas un terme que nous affectionnons particulièrement ici, il reste néanmoins le plus expressif quant à la réalité que nous souhaitons exprimer.
Les Enfants de Marianne désigne ceux qui, fatigués d'appartenir à ce concept abstrait et instrumentalisé qu'est la jeunesse, décident de rendre intelligibles leurs opinions; et cela parce qu'il paraît inconcevable d'accepter d'appartenir à une masse floue que les dirigeants appellent jeunesse sans se demander si une autre définition de ce corps social n'est pas envisageable, mais aussi parce qu'il est obsolète de croire que la simple position sociale (étudiant, collégien, chômeur...) ou l'appartenance à une tranche d'âge, en occurence les 18-30 ans, suffit à créer une masse unie dont le ciment social souderait tant les valeurs que les opinons politiques; nous décidons de créer une communauté dans la communauté et de rassembler ainsi tous ceux pour qui l'importance d'un lendemain meilleur transcende les déterminants culturels, économiques et sociaux, tous ceux qui ne se reconnaissent pas, ou plus, dans le néant idéologique d'un ensemble nommé "jeunesse" et qui désirent avancer vers la pluralité et la créativité d'un ensemble appelé enfance : l'enfance de la République.
Désormais ce n'est plus le critère de l'âge ou de la situation sociale qui nous lie, c'est la qualité de notre démarche : celle de prendre d'une main ferme les rennes d'un meilleur futur qui NOUS appartient.

AVE MARIANNE.