mercredi 16 septembre 2009

OUVERTURE DU PROCÈS CLEARSTREAM : LE DÉBUT DE LA FIN









A une semaine de l'ouverture du procès Clearstream, celui qu'on nomme déjà "le procès Villepin" s'annonce être l'événement politico-judiciaire de la rentrée . Ce qui fait de ce procès un procès clé, c'est qu'il est la représentation concrète des relations qu'entretiennent les différents cercles de pouvoirs entre eux. Il explicite la nature de ces relations et la tournure que celles-ci peuvent prendre. Ce procès, c'est au final le fond et la forme de la bataille de l'UMP que notre actuel président a remporté sur l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, lui accordant ainsi la victoire dans la guerre pour le pouvoir.

Cette affaire est un parfait portrait de notre paysage politique et juridique, elle est la démonstration que l'éthique politique disparaît quand les ambitions se rencontrent; reste à savoir si l'équilibre de la justice résistera face aux grands ambitieux.

Dans l'affaire Clearstream ce qui dérange, c'est qu'on ne sait plus qui juge qui. Il y a dans ce procès un mélange des genres. Ce n'est pas notre président qui saisit ce tribunal; ce n'est pas le garant des institutions, c'est l'homme qui incarne une fonction qui se porte partie civile, et ça monsieur Sarkozy semble avoir du mal à l'assimiler. Son voyage au Brésil chez le président Lula en est un bel exemple et Dominique de Villepin ne manque pas de le faire remarquer. Le problème, c'est qu'on a là un trait désormais caractéristique de la politique sarkozyste: celui de ne pas détacher la fonction de l'homme. C'est un président qui laisse trop transparaître ses envies et son goût pour le luxe, tout comme ses réflexes qui ne sont pas ceux d'un homme d'Etat. Son désormais célèbre "casse toi pauvre con" en est l'illustration parfaite. Il y a tout de l'homme moyen dans ce geste là. Il y a réuni dans cette phrase tout le décalage qu'il existe entre la taille de cet homme et la grandeur de sa fonction.

Donc bien plus qu'une histoire de falsification de listing, c'est tout l'équilibre de la séparation des pouvoirs qui se joue dans ce tribunal. Est-ce un citoyen qui se porte partie civile ou est-ce le premier citoyen qui saisit la justice, notre justice ? Est-ce que la justice jugera la République ou est-ce la République avec à sa tête son président qui jugera Dominique de Villepin ? Voilà les questions que soulève ce procès.
La réponse est entre les mains des juges.
Enfin... on l'espère.


AVE MARIANNE

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