lundi 21 septembre 2009

CUMUL DES MANDATS : FRENCH PARADOXE ?


Le cumul des mandats c'est cette particularité franco-française qui permet à une même personnalité politique d'exercer plusieurs mandats, et ce en même temps.
Ce "petit détail" institutionnel coûte très cher à la France, aux français et à ses institutions. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le cumul des mandats engendre un affaiblissement de notre démocratie tant au niveau local que national.
Le cumul des mandats c'est une réduction/suppression de la compétition électorale en amont et un absentéisme parlementaire très fort en aval, ce qui a pour effet de bouleverser l'équilibre de nos institutions. En effet si l'on résume un peu l'histoire de notre République on retiendra qu'en 1958 le général de Gaulle présente un projet de constitution qui créera ce qu'aujourd'hui nous appelons la cinquième République. Cette République est un régime tout à fait particulier puisque ce n'est, ni un régime parlementaire, ni un régime présidentiel ; c'est un régime hybride rééquilibré par le principe du parlementarisme rationalisé. Mais cet équilibre est extrêmement fragile et au fur et a mesure des années pour diverses raisons (politiques, historiques...) l'équilibre des institutions c'est dégrader et aujourd'hui le ratio entre le Président de la République et les "contre-pouvoirs" favorise largement les pouvoirs du Président.

Mais au final, qu'est ce que cela change réellement pour nous, citoyens français ? Et bien cela change qu'au lieu d'avoir un président au pouvoir limité par le parlement, on a un président omniprésent, c'est à dire un "président-parlement". L'illustration de cette confusion des rôles, où la voit-on et où la ressent-on ? Et bien elle se voit dans les rapports qu'entretient Nicolas Sarkozy avec le parlement. Dernier épisode en date, la marche arrière du gouvernement sur les tests ADN. Le président doit sûrement confondre la fonction de parlementaire de sa majorité avec celle de ministre de son gouvernement ! Pour penser que sa volonté fait loi "en son royaume", il doit avoir une idée du rôle du parlement bien loin de celle qu'il est supposé incarner, à savoir : un contre-pouvoir.

Alors, pour sauver le parlement, doit-on supprimer le cumul des mandats ? Et bien nous nous en rapprochons petit à petit. En effet le parti socialiste s'empare du cumul des mandats et en fait son nouveau cheval de bataille en proposant un référendum interne sur la question. En même temps, si on a bien compris, la fin des cumulards peut sauver le PS ! Et ce, car cela augmenterait la concurrence électorale, donc le renouvellement de la classe parlementaire, donc ça permettrait l'émergence de nouveau candidat et a fortiori l'émergence d'un nouveau leader. Ceci étant dit, si le PS entame réellement la marche vers la fin du cumul, on imagine difficilement la droite et l'UMP ne pas suivre. En revanche cela se paierait surement au prix d'une instrumentalisation de l'abolition...
Et puis après tout, ce que l'on veut, ce n'est pas interdire le cumul, c'est renforcer le rôle du parlement et sa valeur.
Sur ce.


AVE MARIANNE

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