jeudi 5 novembre 2009

LIBÉRTÉ, ÉGALITÉ, DETTES OU LA FORMIDABLE HISTOIRE DU GRAND EMPRUNT

Voilà des semaines qu'on nous en fait des tonnes sur le Grand emprunt sensé être LA solution à la Grande crise. A la fois, la preuve d'une réactivité directe, mis en place "à peine" un an après le début de la crise, mais aussi synonyme de pragmatisme et d'ouverture avec des têtes d'affiche comme le tandem Juppé-Roccard, l'emprunt du siècle semble la solution miracle. Si seulement les français n'étaient pas fauchés du fait de la crise, ce serait encore mieux ! A croire qu'ils ont oublié qu'on a nous aussi les poches vides...

Mais comment en est on arrivé là, comment l'Etat en arrive t-il a nous demander, à nous contribuable français, de financer son déficit ?

Et bien voilà ce qu'il se passe : l’Etat fait en début d’année une prévision de son déficit et émet parallèlement des obligations qu'il met à la disposition des marchés afin de combler ce déficit. Ce Grand emprunt, dont nous entendons tellement parler, n'est en réalité que la traduction très inquiétante des chiffres de prévision budgétaire. C'est en quelques sortes un rab que l'Etat demande ; et en l'occurrence il s'agit d'un GROS rab puisqu'aux dernières estimations on parle de près de trente milliards d'euros.

Mais quelle est l'utilité de cette rallonge, qui ressemble à si méprendre à un prêt qu'on ferait à un joueur maladif déjà endetté à hauteur de 1 490 milliard d'euros ? Le fait d'aligner ainsi ces sommes colossales est-il vraiment la solution et depuis quand guérit on la dette par l'emprunt ?

Sur ces questions deux écoles s'opposent.

Les pour, qui soutiennent que cette dette permet à la fois de tenir et de relancer l'économie. Ainsi, pour relancer l’économie il faudrait investir et favoriser l’investissement, comme avec la suppression de la taxe professionnelle en somme. De sorte que les investissements bien réalisés ne coûtent rien et que ce qu'ils rapportent permette de payer les intérêts accumulés.

Les contre, qui eux estiment que la France n’a pas les moyens de s’endetter encore plus. Après tout si les investissements sont si intéressant pourquoi ne pas les laisser au secteur privé ? Notre dette est déjà équivalente à 75% du PIB. Si la France continue d’emprunter notre signature-c'est à dire la confiance des investisseurs pour la dette française-ne vaudra plus rien.

Alors que faire ? Poursuivre la théorie du grand emprunt têtes baissées ou oser prendre le contre pied ? Pour ma part, c'est comme toujours, plutôt pour, mais avec beaucoup de mais. Ainsi, les investissements devront être sélectionnés avec une très grande attention. Ils ne devront pas être trop nombreux, pour éviter l’effet de saupoudrage, à savoir donner un petit peu à tout le monde mais personne n'arrive à faire quelque chose avec ce petit peu, et surtout... il faut faire attention. Attention, car il y a bien un moment où il faudra rembourser. N'oublions surtout pas que l'emprunt a un prix, et que si ce n'est pas nous qui le payons ce sera nos enfants... Alors quelle addition veut-on leur laisser ?

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